Le premier passage concerne l’incarnation du Fils de Dieu « qui, étant en forme divine, non seulement ne s’est pas estimé, par usurpation, être égal à Dieu, mais il s’est anéanti soi-même, prenant la forme d’un serviteur, se faisant semblable aux hommes. Découvert homme, il s’est humilié soi-même, devenant obéissant jusqu’à la mort sur la croix » (Ph 2:6-8).
   Le nom de Jésus n’apparaît pas. Mais, sans doute, il est ce Fils de Dieu qui, s’étant dépouillé de sa forme divine, devient, naît, homme parmi les hommes.
   Dans ce passage, la naissance de Jésus est donc dévoilée dans sa valeur cachée mais, en tant que fait historique, elle ne présente que les caractères communs à la naissance de tout homme.

   Dans un autre passage, cette naissance est précisée davantage : « Mais quand vint l’accomplissement des temps, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la Loi » (Ga 4:4).
   Bien que le nom de Jésus ne soit toujours pas cité, il s’agit bien de lui, manifesté dans sa personnalité de Fils de Dieu. La précision « né d’une femme » n’est pas superflue car elle a la fonction de le faire naître de façon naturelle, comme les autres hommes, et de l’insérer parmi les enfants d’Abraham.

   Enfin, dans un passage de l’épître aux Romains, l’allusion est plus déterminée aussi bien quant à sa personnalité de Fils de Dieu que quant à sa naissance comme homme. L’apôtre déclare avoir été lui-même « mis à part pour annoncer l’Évangile de Dieu, que Dieu avait promis d’avance par ses prophètes dans les Saintes Écritures concernant son Fils, issu de la lignée (semence) de David selon la chair, et Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté » (Rm 1:1-4).
   Il semble bien que Paul parle ici du Fils de Dieu à partir de la révélation des Écritures. Dans celles-ci, le Fils de Dieu est déclaré appartenir à la descendance de David, en tant qu’homme, et Fils de Dieu selon la sainteté de son esprit.